Attentats terroristes du 13 novembre 2015 : 10 ans après, Paris se souvient

Nous nous rappelons toutes et tous où nous étions et ce que nous faisions le vendredi 13 novembre 2015. Je garde un souvenir particulièrement vif de cette terrible soirée, il y a dix ans.

Ce soir-là, j'ai quitté l'Hôtel de Ville vers 21 heures pour rejoindre ma famille et regarder le match France-Allemagne à la télé. J'étais chez moi, dans le 12ᵉ arrondissement, quand j'ai reçu un appel de mon frère, substitut du procureur à Bobigny, qui venait de recevoir une alerte sur des attentats.

En quelques instants, la nuit a basculé : j'ai vu notre ville plonger dans l'effroi.

J'ai immédiatement rejoint la cellule de crise de l'Hôtel de Ville, puis la mairie du 11ᵉ, qui était un lieu d'accueil des rescapés et des familles. Pendant cette nuit, l'inimaginable s'est produit : le décompte des victimes, l'accompagnement des proches endeuillés et la peur.

Paris était sidéré, blessé, meurtri. Mais j'ai aussi été le témoin d'une formidable solidarité.

Paris a résisté. Comme elle l'a toujours fait.

Oui, Paris résiste. Les Parisiennes et les Parisiens sont retournés aux concerts, les Parisiennes et les Parisiens sont retournés en terrasse. Paris a édifié un magnifique Jardin du 13 novembre 2015, place Saint-Gervais, pour laisser passer la lumière à travers ces souvenirs si sombres.

Après le temps de la sidération, puis celui de la justice avec un procès historique en 2021 et 2022, nous commémorons aujourd'hui les dix ans de cette tragédie. Ces gestes, ces pensées, ces rituels ne sont pas seulement symboliques. Ils sont politiques. Ils prennent tout leur sens, car ils s'inscrivent dans une démarche plus globale, qui unit toutes les forces de notre société et de notre nation, pour penser notre histoire commune et notre mémoire collective.

Comme maire, je m'engage à continuer à faire vivre cette mémoire à l'échelle de Paris et du Grand Paris, avec dignité et esprit de solidarité.

Pour ne jamais oublier les victimes. Pour que jamais ne se reproduise l'impensable.

Sincèrement,

Emmanuel Grégoire